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Quels fichiers garder après avoir développé ses photos ?

Le flux de développement d’une photo peut générer plusieurs fichiers. Lesquels garder ?

Suivant le flux de travail adopté pour développer une photo de A à Z, on peut se retrouver à la fin avec plusieurs fichiers liés au même raw de départ. On peut légitimement se demander quels fichiers il est indispensable de garder et ceux que l’on peut jeter.

Une réflexion pour commencer : il me parait toujours assez curieux que l’on investisse plusieurs milliers d’euros pour acquérir un boîtier haut de gamme, des optiques, un pied photo, un sac, parfois aussi des éclairages, un rail macro, voire une monture équatoriale pour faire de l’astro photo, sans parler des montants investis dans des formations, des voyages et qu’on se pose la question d’acheter un disque dur supplémentaire pour stocker le fruit de ce qui représente parfois plusieurs heures de travail.
Le prix du stockage du Mo n’a cessé de baisser, au fur et à mesure il faut bien le dire que la taille de nos capteurs augmentait. Mais on trouve des solutions de stockage à des prix vraiment compétitifs et en matière de photo, je suis pour faire du ménage, mais pas trop ! Ce qui suit c’est ce que je fais. Il y a bien d’autres façons de faire, chacun a son propre degré d’aversion au risque, d’aversion à jeter aussi.

Trier les photos

Autant en argentique on y réfléchissait à 2 fois avant de déclencher, autant en numérique on est facilement tenté de multiplier les prises de vues, voire de shooter en rafale ou de faire du bracketing d’exposition là ou une seule photo aurait été suffisante.

En voyage, si j’ai emporté un petit PC portable, j’y décharge mes photos, sans effacer la carte mémoire (merci Betty pour ce conseil !). Je copie mes photos sur un SSD externe et sur une carte microSD qui est dans mon portable. Je ne traite jamais mes photos en voyage. Je préfère laisser reposer l’émotion de la prise de vue pour avoir un regard plus « neutre » au retour. J’utilise en voyage Faststone image viewer pour visualiser les photos du jour, jeter définitivement les floues, les ratées et mettre les autres dans un dossier à la date du jour avec un mot clé pour me souvenir du lieu.

Au retour, j’importe ces dossiers dans lightroom (sauf les éventuels timelapses et focus stacking qui font l’objet d’un traitement à part). Je fais un tri en marquant d’un X (à jeter) les photos sans intérêt ou en doublon évident, 1* pour les photos qui méritent d’être gardées, 2* pour celles que je vais développer en priorité. J’en garde en général plus que nécessaire : celles qui n’ont ni X ni * ! Elles devraient (pourraient) être jetées plus tard mais à postériori, je suis contente d’en avoir gardé certaines… Nobody’s perfect !
En tous cas je ne jette pas tout d’un coup, je préfère y revenir plus tard.
Je repère avec une marque jaune les photos qui font partie d’une série (panoramique, focus stacking, …) La technique d’Olivier Rocq (simplifiée) qui consiste à photographier ses doigts pour repérer les débuts et fins de séquence est très pratique pour cela !

Fichiers dng

Je n’utilise pas DXO en amont de mes développements pour débruiter et je n’utilise qu’exceptionnellement les fonctions de débruitage ou d’agrandissement de photo de lightroom, fonctions regroupées (en tous cas en 2024) dans le module développement > photo> accentuer (bizarre ce mot pour réduire le bruit !). Je préfère actuellement utiliser les outils de la suite Topaze que je trouve plus souples d’emploi et qui ne nécessitent pas d’être utilisés en amont du développement. Les outils de DXO et de LR créent un dng. Voyant comment les fonctions de débruitage et d’agrandissement des fichiers ont évolués ces dernières années, je n’ai aucun doute qu’ils vont continuer de s’améliorer. Par conséquent, si vous utilisez ce genre de fonctions, ne jetez surtout pas le raw. On peut refaire un dng à partir d’un raw mais l’inverse n’est pas possible !

Je ne convertis jamais mes raw en dng comme on peut le faire notamment au moment de l’importation des photos dans lightroom. Mes tests ne montrent pas de gain de poids des fichiers mais cela prend du temps. Cependant un dng « brut », c’est à dire qui ne résulte pas de l’utilisation d’une des fonctions décrites au paragraphe précédent est l’équivalent du raw. Donc si vous préférez le dng au raw, gardez le dng seulement.

Développement d’une photo unique

Cas le plus simple : la photo est uniquement développée dans lightroom. Je le fais de plus en plus depuis qu’Adobe a implémenté les masques dans LR et les nouveaux outils de correction des couleurs.
En fin de traitement, cette photo reçoit 0, 3, 4, ou même parfois 5 étoiles en fonction de son intérêt à mes yeux.
Les 5 étoiles sont mes « all time prefered », les photos que j’aime regarder sans référence par rapport à un voyage ou un thème.
Les 4* sont mes photos préférées d’un thème ou d’un voyage, celles que je peux montrer à des amis par exemple, sans leur infliger 300 photos de suite !
Les 3* sont celles que je garde… Parce que je les aime bien !
J’ajoute des couleurs : vert pour une photo que je vais exporter pour mettre sur fotoflo.net, bleu pour une photo que je vais traiter pour impression.
J’ajoute éventuellement des mots clés pour les photos que j’ai développées. J’utilise assez peu de mots clef, et ceux que j’utilise me servent pour des collections dynamiques pour retrouver facilement des ciels, des phares…

Cas fréquent : la photo est développée dans lightroom puis dans photoshop. Je garde TOUJOURS le raw initial ET la photo travaillée dans photoshop avec tous les calques, au format tif. Oui cela peut parfois prendre beaucoup de place ! Mais il peut m’arriver de passer des heures sur une photo, notamment sur une photo de type fineart qui nécessite beaucoup de travail de détourage à la plume et donc de temps. Hors de question de recommencer de zéro si j’ai une autre idée de développement !

Panoramiques

J’aime beaucoup les panoramiques. J’en faisais déjà en argentique en découpant les photos pour les coller bout à bout :). Vive le numérique !
On peut même maintenant faire des panoramiques HDR très facilement : à la prise de vue on fait un bracketing d’exposition sur chaque partie du panoramique. On se retrouve vite avec 27 raw pour un pano final ! Et bien je garde les 27 raw et la copie après développement dans photoshop. Celle-ci incluant le dng créé par le pano, il n’est pas indispensable de garder le dng non traité. La photo ci-dessous est un pano de 9 photos prises au 8mm APS-C (équivalent 12mm FF). Un coucher de soleil mémorable à Bali avec le mont Agung en arrière plan.

Fusion d’expositions

Lorsque la dynamique d’une scène est trop importante, on ne peut pas la capturer en un seul cliché. On réalise alors différentes expositions, ce qu’on appelle le bracketing d’exposition, et on fusionne ensuite ces photos, soit dans lightroom avec la fusion HDR pour high Dynamic Range, soit de façon plus fine dans photoshop en utilisant par exemple des masques de luminosité. Pour la scène ci-dessous, 5 expositions différentes ont été fusionnées dans photoshop. Bien que le fichier généré par photoshop soit lourd, puisqu’il contient les 5 raws, je le garde car il m’arrive de reprendre le traitement. Mais je pourrais le supprimer : tant que je garde les raws, ce que je fais toujours, je pourrai toujours recommencer le traitement.

Focus stacking

Le focus stacking consiste à prendre des photos en décalant la mise au point de façon à obtenir une profondeur de champ impossible à obtenir avec un seul cliché. Lorsqu’il y a peu de clichés (pour un paysage avec un premier plan proche par exemple), j’importe les photos dans lightroom et je les traite dans photoshop. Mais dans la majorité des cas, pour les photos en macro faites avec un rail micrométrique, il y a de nombreuses photos, je ne les importe pas dans lightroom et je les assemble dans un logiciel dédié : helicon focus. Dans ce cas, après avoir terminé le développement du fichier final dans photoshop, je jette les raws de départ (69 pour la photo d’orchidée ci-dessous) et j’importe seulement la photo développée (avec ses calques).

Epreuvage d’écran et exportation pour le web

Pour les photos que j’exporte pour le web, je fais un épreuvage d’écran en sRVB pour vérifier comment la photo apparaitra sur le web et corriger la saturation si nécessaire. L’épreuvage d’écran dans LR n’est PAS une copie physique de la photo. C’est une copie virtuelle et cela ne pèse que quelques Ko dans le catalogue lightroom donc je les garde si des corrections ont été nécessaires (ce n’est pas toujours le cas !).
J’exporte la photo en Jpeg sRVB depuis lightroom mais je ne garde pas cette photo dans le catalogue lightroom : il est très facile de refaire cette exportation si besoin. Les photos exportées sont mises dans des dossiers en attente d’être publiées. Une fois la publication faite, elles sont éliminées. Avec le code couleur je les retrouve facilement dans lightroom. Les standards du web vont évoluer dans les années qui viennent. De nouveaux formats vont remplacer le jpeg. AVIF, WebP sont déjà disponibles. Ils compressent mieux et avec moins d’artefacts que le jpeg, et ils prennent en charge les formats permettant l’affichage HDR. A suivre donc, mais je ne vois pas l’intérêt de garder des jpegs. Certains les voient comme une sorte de sauvegarde. Je préfère largement sauvegarder les raw que les jpeg !

Pour les photos qui seront imprimées, il faut souvent faire le format d’épreuve dans photoshop, les profils d’imprimante CMJN n’étant pas compatibles avec lightroom. Si le format d’épreuve montre la nécessité de corriger la photo je le garde.

Conclusion

Alors oui, garder les raw et certaines étapes de développement, cela prend de la place. Mais franchement, je suis heureuse de ne pas avoir fait trop de ménage. Ces dernières années, j’ai suivi plusieurs formations sur la photo, dont celles d‘Olivier Rocq sur lightroom et photoshop. J’ai repris le développement de photos de voyages passés que je ne referai probablement pas et grandement amélioré des photos que je pensais ratées.

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