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Planifier les sélections avec l’outil plume

L’outil plume est l’outil de choix pour réaliser des sélections précises. Mais on peut vite se perdre sans une bonne planification.

En mode fine art, que ce soit en couleur ou en noir et blanc, on est en général amené à faire des sélections de différentes parties de l’objet ou du bâtiment, en faisant en sorte qu’il n’y ait aucune zone non sélectionnée et aucune qui le soit deux fois. Et pour cela, il y a une chose à éviter absolument, c’est de faire plusieurs tracés sur le même segment.

Exemple simple

Dans l’exemple ci-dessous, comment sélectionner les différentes zones de couleur ?

La stratégie perdante, c’est de faire le tour de chacune des zones de couleur. Ne pas oublier que l’on peut associer, soustraire des tracés, en faire l’intersection ou exclure un tracé d’un autre.

Faire un plan de sélection

Le plus simple ici c’est de sélectionner chacun des 4 carrés puis de soustraire de chacun ceux qui sont inclus dedans.

Avec la plume active, dans la barre d’options en haut, je vérifie que je suis bien en mode « associer des formes ».
Pour le rouge et le bleu, c’est facile, 4 points et c’est fait. Pour le carré gris, je mets les points à l’extérieur du carré (pas besoin d’être précis) de façon à tout englober.
Avec le carré vert, il y a un coin qu’on ne voit pas. Donc il faut placer un point sur la frontière avec le rouge, un au milieu du bleu et un à la frontière avec le bleu. Il faut zoomer fort pour bien les placer. Ici c’est facile, comme ce sont des carrés, je peux contraindre les directions en appuyant sur la touche maj, mais c’est loin d’être la situation la plus fréquente !

Soustraire la forme avant

Dans le panneau des tracés, je sélectionne ensuite celui du carré rouge avec l’outil flèche noire, je le copie, je le colle sur le tracé du carré gris et pendant qu’il est encore sélectionné, dans la barre d’options (en haut), je sélectionne « soustraire la forme avant ». Et je recommence cette opération avec les carrés verts et bleu.

Je fais de même pour soustraire les carrés bleus et rouges du vert et le carré rouge du bleu.

Pour rappel : dans le panneau des tracés, ce qui est en blanc c’est ce qui est sélectionné, ce qui est en gris ne l’est pas.
Pour inverser un tracé, il faut le sélectionner puis passer de « associer des formes » à « soustraire la forme avant », ou l’inverse suivant le cas.

Tracés terminés et vérification des sélections à l'aide de courbes

Une fois les sélections terminées, j’aime bien vérifier que je n’ai rien oublié. Pour ça, j’utilise chaque tracé terminé pour créer un masque vectoriel sur une courbe : clic sur la vignette du tracé pour le sélectionner puis dans le panneau des calques ajout d’une courbe. Un masque vectoriel est automatiquement créé avec la courbe. Comme les tracés, il est en gris et blanc et pas en noir et blanc comme un masque de pixel « classique ». Lorsque qu’une courbe est sélectionnée, dans le panneau des tracés, on voit une nouvelle vignette qui correspond au masque vectoriel associé à la courbe. Donc ici pour le carré rouge, dans le panneau des tracés on a le tracé lui-même, plus le masque vectoriel de sa courbe.

Sur chaque courbe, je descends jusqu’en bas le point blanc, et la forme correspondant au tracé devient alors100% noire. Si j’ai bien travaillé, toute l’image doit être noire, je ne dois voir aucun pixel blanc. On peut faire ces vérifications à la fin, mais aussi en cours de sélection quand on est sur des passages un peu délicats.

Un exemple réaliste

Plan de sélection

Nettoyage

Sur cette photo d’une tour de contrôle, j’ai commencé par un nettoyage soigné des éléments qui ne sont pas intéressants pour le rendu final et qui donc ne doivent pas être inclus dans les sélections. On peut toujours faire des corrections à la fin mais il vaut mieux l’éviter, c’est toujours plus propre de les faire au début.

Plan de sélection

La première étape c’est d’identifier et de numéroter les zones que je veux traiter. Celles à considérer pour déterminer la meilleure stratégie, ce sont les zones qui ont un ou plusieurs côtés communs avec une autre zone.

Ce qu’il faut surtout éviter c’est qu’il y ait un liseré entre la tour et le ciel. Si je prévois d’assombrir le ciel, il vaut mieux faire déborder sa sélection de 1 pixel ou 2 sur les éléments de la tour.

Sélections à la plume

La forme la plus complexe ici, c’est celle du ciel autour de la tour. C’est celle que je vais tracer en premier.
Le ciel étant sélectionné, en inversant le tracé, j’ai la tour complète.

Les autres zones sont pour la majorité constituées de 4 côtés, 2 bords communs avec le ciel et 2 traits ‘internes » à la tour, plus ou moins horizontaux.

Sur un nouveau calque de tracé, je dessine tous ces côtés horizontaux. Ici, comme c’est facile de s’y retrouver, je mets tous les tracés horizontaux sur un même calque de tracé, mais si nécessaire on peut multiplier les calques. Pour mettre deux tracés indépendants sur un même calque, il faut appuyer sur la touche echap du clavier quand on en a fini un. Un défaut de photoshop c’est qu’on ne dispose pas de dossiers dans le panneau tracés pour les organiser et la liste peut vite s’allonger.

Reconstruction des différentes zones

Une fois ces tracés effectués, je vais récupérer ceux nécessaires pour chaque zone.
Sur le calque de ciel, avec la flèche blanche, je sélectionne les points d’intérêts et je les colle sur un nouveau calque de tracé. Malheureusement, on ne dispose pas d’un mode lasso pour faire ces sélections et on doit souvent sélectionner plus de points que nécessaire. Il faut donc ensuite supprimer les points superflus. Toujours avec la flèche blanche c’est pratique d’écarter les points indésirables de ceux à conserver pour les supprimer plus facilement.

Sur le calque des tracés « internes », avec la flèche noire cette fois, pour être sûre de récupérer un tracé entier, je copie les tracés correspondant aux côtés haut et bas de la zone et je les colle sur le nouveau calque de tracé.

Ne pas oublier de renommer les calques de tracé au fur et à mesure ! on s’y perd vite sinon…

Avec la plume, j’approche du dernier point d’un des tracés Un petit carré barré d’un trait s’affiche à côté de la plume pour indiquer qu’une fin de tracé est détectée. J’approche la plume de l’exptrémité d’un autre tracé et je clique pour les joindre. les tracés des côtés, du haut et du bas, sans déplacer les points ce qui n’est pas toujours facile. Pour ça j’utilise une astuce au moment de faire les tracés : je double les points aux extrémités ou lorsque j’arrive à une zone de transition.
A gauche ci-dessous, c’est le tracé du ciel. Quand j’approche d’une frontière, au lieu de mettre un point j’en mets deux côte à côte. Je fais de même sur les tracés « internes » (horizontaux ici, au centre).

L’image de droite ci-dessus (grossissement 2800 !) montre que quelque soit le soin apporté au moment de faire les tracés, c’est bien rare qu’il n’y ait pas de petit décalage. En ayant doublé les points, je peux déplacer ceux des extrémités sans modifier le reste des tracés qui sont en quelque sorte protégés. Si un des tracés comporte des points courbes, il est aussi plus facile de convertir le dernier en point droit avant de faire la jonction. Et si les 2 tracés ont leur dernier point exactement au même endroit, je peux déplacer un des derniers points pour voir ce que je fais au moment de la jonction.
Pour autant que « ajout/suppression auto » soit coché dans la barre d’options de l’outil plume, je peux éventuellement ensuite supprimer les points excédentaires.

Pour vérifier que les différents tracés sont bien reliés (ce n’est pas toujours évident à voir !), je clique sur le 3eme bouton à partir de la gauche dans le bas du panneau des tracés. Cela le transforme en sélection. Celle-ci doit bien sûr suivre les contours de la zone souhaitée.

Pour la zone 12, après avoir reconstitué l’ensemble de la zone, je viens soustraire les tracés des « trous » ronds.

Méthode alternative / complémentaire

Parfois la méthode ci-dessus n’est pas la plus adaptée. Par exemple ici pour créer la sélection de la zone N°11 qui ne touche pas le ciel, il est plus rapide de repartir de la N°10.
Dans ce cas, je duplique le tracé N° 10 en tirant le calque de tracé N°10 sur le petit + en bas du panneau. Avec la flèche blanche, je sélectionne et supprime les points inutiles.
Ensuite je copie-colle le tracé qui correspond au bas de la zone 11 et je fais les jonctions.

Ce qui guide le choix de la méthode à employer c’est la loi du moindre effort 😁. Moins on fait de manipulations, moins on a de risque de créer de problèmes

Créer un tracé à partir d’une sélection

Dans certaines situations simples, on peut créer un tracé à partir d’une sélection. Celle ci peut être une sélection de ciel, de sujet, de couleur, faite au lasso, à la baguette magique, peu importe.

Transformer une sélection en tracé

Après avoir fait la sélection, tout en maintenant la touche alt (option sur mac), je clique sur le 4° bouton en bas du panneau des tracés. Cela me permet de choisir une densité de points. En cliquant sur le bouton, Photoshop crée le tracé. C’est un tracé point à point que je peu modifier comme n’importe quel tracé. Parfois c’est pratique.

Mais c’est bien rare qu’il ne faille pas reprendre le tracé. A utiliser si on gagne vraiment du temps par rapport au tracé que l’on fait soi même.

Vérification des sélections

Vérification des sélections réalisées

Une fois que j’ai reconstitué deux ou plusieurs tracés sélectionnant des zones adjacentes, comme avec les carrés de couleur je crée des courbes pour remplir ces zones de noir et vérifier l’absence de pixels oubliés.

Ici, je vois que je n’ai pas ajouté de courbe pour les « trous » de la zone 12.
Mais je vois aussi en haut une sorte de flèche qui indique que j’ai du oublier de joindre deux tracés. En désactivant les courbes une à une il est facile de déterminer où se situe le problème pour le corriger.

La correction peut se faire de deux manières :
– sur le masque vectoriel associé à la courbe, masque que l’on peut modifier exactement comme un tracé (c’en est un) à l’aide des flèches blanches et noires et des outils plume.

– A ce stade, je préfère supprimer cette courbe et son masque et corriger le tracé initial (deux points n’étaient pas joints) et recréer la courbe.

Le véritable travail créatif peut alors (enfin !) commencer 😂

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