Aller au contenu
Accueil » Multi raw processing

Multi raw processing

photoshop niveau intermédiaire

Le multiraw processing utilise deux profils de développement différents sur un même fichier raw pour exploiter toute la dynamique d’une image, notamment pour récupérer des détails dans les hautes lumières.

Multi raw processing ou profil linéaire ?

Quand la dynamique d’une scène est très grande, il est fortement recommandé de réaliser un bracketing d’exposition de façon à avoir le maximum d’information à la fois dans les hautes et dans les basses lumières. Mais… on n’y pense pas toujours ! On peut ainsi avoir des photos avec des ciels très blancs, pas complètement cramés, mais difficiles à récupérer au développement, même si le reste est bien exposé.
Certains préconisent dans ce cas d’utiliser un profil linéaire (vous pouvez récupérer celui de votre boitier sur le site d’Olivier Rocq si vous le souhaitez). Dans lightroom ou camera raw, l’utilisation de ce profil permet en effet de récupérer des détails dans les zones claires, bien plus que ne le fait un programme plus classique, que ce soit le profil calibré de son boitier ou un profil par défaut d’adobe (comme adobe couleur, paysage, ou autre). Mais cela n’est pas sans conséquence sur le reste de la photo qui devient terne et qui perd des détails dans les zones sombres.

Comparaison d'un profil linéaire (gamma =1, en gris) avec un profil non linéaire restituant la vision humaine (gamma = 1.8 ou +, en rouge)

Rappelons en effet que les profils standards des boitiers ou d’adobe ne sont pas là juste « pour être flatteurs ». Ils ont été créés pour refléter au mieux la façon dont nos yeux fonctionnent :
Un capteur de boitier ne voit que des informations de luminosité. Et il les enregistre de façon complètement linéaire : quand la lumière est deux fois plus forte, le signal enregistré est deux fois plus important comme expliqué plus en détail sur cette page. C’est la droite grise dans le schéma ci contre.
Mais nos yeux ne fonctionnent pas de cette façon : c’est comme s’ils amplifiaient le signal dans les basses lumières. Ceci nous permet de distinguer des détails et des couleurs dans les zones sombres, ce qui en termes de survie de l’espèce a certainement sa raison d’être, les détails dans le ciel étant probablement moins cruciaux. C’est ce que représente la courbe rouge. Le gamma (schématiquement c’est la forme de la courbe), d’un profil linéaire est de 1 alors que celui de la vision humaine est de 1.8 ou plus.

C’est pour restituer au mieux une image proche de notre vision que les fabricants de boitier, ou Adobe, ont développé des profils non linéaires, qui comme nos yeux amplifient les informations dans les basses lumières. Mais le corrélaire c’est que dans les hautes lumières, le signal est « tassé » : des valeurs de luminosité proches sont interprétées de la même façon.

Application du profil du boitier. Manque de détail dans le ciel
Application du profil du boitier. Manque de détail dans le ciel
Application d'un profil linéaire. Récupération d'informations dans le ciel, image terne, assombrie, manque de contraste.
Application d’un profil linéaire. Récupération d’informations dans le ciel, image terne, assombrie, manque de contraste.

Sur le même fichier raw, sans aucun autre réglage, la traduction du raw en image en appliquant le profil du boitier restitue bien la brillance et la saturation de ces feuillages rouges ainsi que les couleurs des lichens, mais, même en baissant les hautes lumières, le ciel reste très blanc, sans détails.

L’application d’un profil linéaire montre la présence d’information dans les hautes lumières (à développer !), mais le reste de l’image n’est pas du tout conforme à ce que j’ai vu sur le terrain.

Le multiraw processing permet de récupérer le meilleur de ces deux profils.

Multi raw processing

Resultat de la fusion par la méthode u multi raw processing

Le but est d’appliquer un profil linéaire pour le ciel, et le profil du boitier pour le reste de l’image.
J’ouvre le raw en tant qu’objet dynamique dans photoshop et je crée une copie de ce calque. Mais si je fais une simple copie (raccourci = ctrl J), toutes les modifications sur le raw que je ferai sur une des copies se répercutera à l’identique sur l’autre. Il faut donc faire un clic droit sur l’OD et choisir « nouvel objet dynamique par copier ». Ces deux OD qui chacun contiennent le fichier raw original, sont ainsi indépendants l’un de l’autre.

Sur le premier, j’applique le profil de mon boitier, et je fais un développement de base dans camera raw en faisant complètement abstraction du ciel.
Sur le second, j’applique le profil linéaire de mon boitier, et je me concentre sur le ciel.

Attention à ne pas faire cependant un premier plan trop lumineux et un ciel trop sombre : cela doit rester cohérent ! Il faut également ajuster la colorimétrie si nécessaire.

Je crée un masque pour le ciel et je l’applique. Ce masque peut être créé sur le calque le plus contrasté puis déplacé sur le bon calque si nécessaire. J’aurais pu faire aussi un masque pour le lac mais j’avoue que j’ai oublié !

J’ajoute un calque de nettoyage pour supprimer les fils électriques (merci la version beta de photoshop 2024 qui fait cela très bien !) et les poteaux.

Cette méthode permet de rattraper des clichés sans avoir à faire un changement de ciel.

Il y a d’autres méthodes pour récupérer des ciels trop blancs. On peut notamment utiliser le développement HDR. On ne parle pas ici de la fusion HDR, puisqu’on est dans la situation ou on a oublié de faire un bracketing d’exposition, mais du développement pour des écrans à large dynamique, et cela même quand on a un écran tout à fait classique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *