Lorsque la dynamique d’une scène est très importante, qu’elle ne peut pas être capturée avec un seul cliché, une seule exposition, on réalise un bracketing d’exposition et il faut ensuite fusionner les clichés obtenus pour restituer toute la plage dynamique de la scène ou high Dynamic Range, HDR en anglais.
Que faut-il privilégier : la fusion HDR automatique dans lightroom ou la fusion manuelle dans photoshop ?
Lever de soleil dans la brume en Camargue.
Aucune des expositions ci-dessous, du 1/8000° de sec au 1/80° de sec ne permet d’afficher toute la dynamique de cette scène. Habituellement pour un lever ou un coucher de soleil, il est normal que le soleil, au moins en son centre soit blanc à100%. Ici du fait d’une brume très épaisse ce n’était vraiment pas le cas et on pouvait le regarder en face mais il a fallu descendre au 1/8000° pour qu’il ne soit pas cramé.
A Partir de ces 5 clichés, j’ai réalisé une fusion automatique dans lightroom
– A partir de 3 clichés seulement
– Avec les 5 clichés
et une fusion manuelle avec des masques de luminosité dans photoshop






Fusion HDR dans Lightroom avec 3 clichés
Pour cette fusion, j’ai choisi les expositions au 1/3000°, au 1/500° et au 1/200°.
On observe un fort halo, avec des zones marquées autour du soleil Le soleil reste blanc.

Fusion HDR dans Lightroom avec 5 clichés
Le soleil apparait plus proche de ce qu’il était à ce moment là et le halo autour du soleil est plus progressif qu’avec seulement 3 clichés. La lumière au dessus de l’église est également plus harmonieuse.
Donc même si théoriquement en combinant seulement 3 photos on couvre toute la plage de luminosité, avec des halos comme ici il est vraiment préférable d’utiliser plus de clichés pour éviter les cassures.

Fusion manuelle dans photoshop avec des masques de luminosité.
L’exposition au 1/200° est utilisée comme exposition de base.
Celle au 1/80° est utilisée pour récupérer les vignes devant.
Un masque de luminosité a été créé ensuite pour intégrer successivement et progressivement les 3 autres expositions. Chaque exposition, avec le masque de luminosité a été mise dans un groupe, sur lequel un masque a été appliqué pour ne révéler que la zone du soleil.
Par rapport aux fusions HDR dans Lightroom, le soleil est plus naturel, la progressivité autour du soleil est plus douce, la lumière sur le reste de la scène est également plus harmonieuse.
Les photos ci-dessus sont des copies d’écran. Pour pouvoir les exporter en sRVB pour cette page web, j’ai créé une copie d’épreuve. Sur le fichier HDR créé par la fusion dans Lightroom, une grande zone autour du soleil est non affichable en sRVB et doit être corrigée. Cette zone est bien moindre dans la fusion manuelle sur photoshop. Après exportation en sRVB voici ce que l’on obtient par les deux méthodes :
Comparaison des résultats


Conclusion
Il y a clairement deux avantages à travailler avec lightroom :
1- c’est BEAUCOUP plus facile et rapide, cela demande moins de connaissances techniques : il suffit de sélection les fichiers à fusionner, ctrl H et ensuite on n’a plus qu’a développer le fichier dng obtenu, qui garde la latitude des fichiers de raw de départ pour le développement.
2- la taille du fichier généré est bien plus faible (7.2Mo) qu’avec le fichier créé dans photoshop (1.86 Go enregistré en tiff sans compression !!)
Mais à mon avis, le résultat final est bien plus harmonieux et fin avec les fusion manuelle faite dans photoshop.
Dans tous les cas, face à un spectacle avec une telle dynamique (et aussi beau !), il faut assurer et faire un bracketing d’exposition à la prise de vue, en n’hésitant pas à prendre trop de photos, quitte à ne pas toutes les utiliser.