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Modes de fusion – introduction

photoshop niveau intermédiaire Les modes de fusion de photoshop règlent la façon dont deux calques interagissent ensemble. C’est un outil puissant, très utile en particulier pour modifier la colorimétrie, modifier un masque, ajouter un effet de lumière ou de couleur.

C’est quoi un mode de fusion ?

Quand on empile des calques les uns au-dessus des autres, par défaut, les zones opaques du calque du dessus de la pile cachent ceux des calques situés en dessous. C’est le cas standard, ce que l’on obtient quand les calques sont en sont en mode de fusion « normal ». Dans l’image ci-contre, le calque contenant le nénuphar cache celui contenant la feuille de ce nénuphar.

Mais photoshop propose d’autres façons de faire interagir un calque avec un autre. Pour cela, les valeurs de chacun des canaux RVB de chaque pixel du calque du dessus sont comparées avec celles du pixel ayant les mêmes coordonnées dans le calque du dessous. Dans l’exemple ci-contre, (229,185,218) est comparé à (147,152,132) et (207,137,187) à (162,169,151). Et il y a … 27 façons différentes de faire cette comparaison, ce que l’on appelle un mode de fusion.

S’il y a plusieurs calques visibles en dessous (y compris des calques de réglage), photoshop crée une copie fusionnée virtuelle de ces calques et prends les valeurs RVB de cette copie fusionnée virtuelle (virtuelle car on ne la voit pas dans la pile des calques).

Les calculs pourles différents modes de fusion sont parfois simples, parfois bien plus complexes, et parfois également gardés secrets par Adobe. Le site de wikipédia en anglais donne les différentes formules (le site français est moins détaillé). C’est intéressant à voir mais … franchement pas indispensable à connaître ! Il est plus utile de savoir à quoi servent ces modes de fusion pour le photographe car ils ne sont pas tous aussi utiles les uns que les autres. Ceci est détaillé dans d’autres articles de ce site (cliquez sur les liens !).

Comparaison des données RVB pixel à pixel

Attention, comme photoshop effectue un calcul dans un mode de fusion, suivant la nature de celui-ci, l’ordre des calques peut être important. Par exemple le mode division utilise … une division (mais si !) et A/B n’est pas équivalent à B/A.

Le mode de fusion obscurcir est un exemple de calcul simple pour lequel l’ordre des calques n’a pas d’importance : photoshop compare sur les deux calques les valeurs des pixels et « retient » pour chaque couche RVB la valeur la plus sombre des deux. Lorsque le calque avec le nénuphar est en mode obscurcir, l’image résultante aura pour valeur RVB (147, 152, 132) pour le premier pixel et (162,137, 151) pour le second. On ne verra donc que la couleur du calque du dessous pour le premier pixel, et une nouvelle couleur, pour le second. Mais le résultat global donnera une image plus sombre que chacun des deux calques séparés.
Petite précision pour les puristes : en réalité, pour chaque canal, la valeur n’est pas codée de 0 à 255 mais convertie de 0 à 1 pour faire les calculs et le résultat est converti à nouveau en valeurs de 0 à 255. Ceci entraîne parfois des différences dues aux arrondis.

Les modes de fusion s’appliquent aux calques, mais pas seulement !

Un mode de fusion c’est donc en pratique le résultat d’un calcul entre les valeurs de deux pixels.
Comme on l’a vu dans l’exemple précédent, ce calcul peut s’effectuer entre les pixels de deux calques, ou d’un calque et d’une copie fusionnée virtuelle de tous les calques situés en dessous.
Mais on peut également appliquer un mode de fusion :

  • A tous les calques de couleur, de gradient, de réglage ou autre que l’on ajoute par le 4° bouton en partant de la gauche dans le bas du panneau calque
  • Aux masques
  • Aux dossiers
  • Aux styles de calques
  • Aux fonctions appliquer une image et aux opérations sur les images
  • A la fonction remplissage
  • A certains outils comme le pinceau, le tampon, le correcteur, le correcteur localisé, l’outil pièce

Attention !Particularités des modes de fusion appliqués aux outils

  • Si on peut modifier le mode de fusion d’un calque à postériori, ce n’est pas possible avec les outils.
  • Quand on applique un mode de fusion autre que « normal » au pinceau, il faut peindre sur des pixels. Si on peint sur des zones transparentes, l’outil fonctionne toujours en mode NORMAL (même si un mode de fusion est affiché dans la barre d’options). On ne peut donc pas ajouter un calque vide au-dessus d’un calque de pixels ou d’un objet dynamique pour peindre dessus avec un mode de fusion. Si vous ne voyez pas de différence entre le mode de fusion que vous avez choisi et le mode normal, vérifiez donc que peignez bien sur un calque de pixels. Celui-ci peut être un calque rempli de gris 50%, ou de blanc, ou de noir, ou même de couleur, mais il ne peut pas être transparent.
  • Il y a une différence à connaître entre les calculs qui sont faits pour les modes de fusion des calques et ceux des outils : pour les calques, photoshop compare les deux calques pixels par pixel. Pour les outils, c’est toujours le calque sur lequel on peint qui prime dans un calcul lorsque l’ordre est important (mode division par exemple). On peut donc avoir dans ce cas une différence entre un mode de fusion appliqué à un calque ou à un outil.

Ces particularités font qu’il il est préférable d’utiliser les modes de fusion sur les calques plutôt que sur les outils.
Par exemple, au lieu d’utiliser le tampon en mode obscurcir ou éclaircir pour supprimer un liseré, ce qui doit être fait sur un calque de pixels (donc la photo…), il est plus sûr d’ajouter un calque vide que l’on passe en mode de fusion obscurcir ou éclaircir et d’utiliser le mode normal sur le tampon. De la sorte, si on se trompe, on peut effacer ou masquer le coup de tampon malheureux, et même on peut facilement recommencer !
En revanche, lorsque l’on veut modifier un masque, on n’a pas d’autre choix que de peindre ou tamponner directement sur le masque qui est constitué de pixels. Dans ce cas, on utilise les modes de fusion directement sur les outils comme illustré dans cet article.

Les différents modes de fusion

On accède aux modes de fusion des calques dans le panneau des calques par le menu déroulant. Par défaut, quand on ajoute un calque vide, ou qu’on ouvre une image, le mode de fusion est sur « normal ».
Pour les outils (pinceau, tampon…) on y accède par la barre d’options qui s’active avec l’outil, en haut de la fenêtre principale. A noter que tous les modes de fusion ne sont pas disponibles sur certains outils tandis que d’autres que les 27 décrits brièvement ci-dessous leur sont propres.

Les modes de fusion sont classés en 6 catégories, séparées par des traits dans le menu.
Pour illustrer le résultat, au-dessus d’un calque en mode de fusion normal contenant un gradient linéaire allant du noir au blancle, j’ai ajouté un calque uni de couleur cyan et de luminosité 50%, c’est à dire (0,128,128) en valeurs RVB, et d’opacité 100%. Ce calque cyan a été dupliqué autant de fois que nécessaire, passé sur le mode de fusion indiqué par son N° et masqué pour ne laisser visible à chaque fois qu’une petite bande.
On voit de suite que le mode de fusion de ce calque impacte le rendu final de l’image, puisqu’il peut même en changer la couleur.

Les 27 modes de fusion des calques
Les 27 modes de fusion des calques
Les 27 modes de fusion d'un calque cyan placé au-dessus d'un dégradé de gris
Les 27 modes de fusion d’un calque cyan placé au-dessus d’un dégradé de gris

Groupe normal : 1 et 2

1- mode normal. Ce calque est bien de couleur unie ! Pourtant spontanément, on le dirait plus sombre à droite qu’à gauche, ce qui illustre bien la façon dont nos yeux interprètent parfois faussement les couleurs en fonction de l’environnement (ici le gradient).
2- mode fondu, Son utilité est assez limitée. Le calque du dessus se fond aléatoirement dans celui du dessous mais l’effet ne se voit que si le calque du dessus est partiellement transparent, et ici je l’ai mise à 20% seulement pour cette raison. De façon un peu anecdotique on peut l’utiliser pour créer des effets de pluie ou de neige.
A noter : comme ce mode nécessite une certaine dose de transparence pour donner un effet, il n’est pas utilisable avec le pinceau qui se comporte de la même façon en mode fusion et en mode normal.

Groupes assombrissement : 3 à 7 , et éclaircissement : 8 à 12

Obscurcir, Produit, densité couleur +, densité linéaire + et couleur plus foncée.
Chacun de ces modes de fusion, bien que produisant un résultat qui lui est propre, a pour effet d’assombrir l’image. Schématiquement, ils « effacent le blanc » du calque du dessous.

Eclaircir, superposition, densité couleur -, densité linéaire – (ajout) et couleur plus claire.
C’est le groupe « symétrique » du précédent, chacun de ces modes de fusion éclaircit l’image. Schématiquement, ces modes « effacent le noir ».

Les modes produits et superposition sont très utiles pour superposer plusieurs dégradés sur un même calque ou masque alors que par défaut, tracer un dégradé (en mode de fusion normal) remplace le tracé précédent.
Les modes densité couleur + et -, densité linéaire + et – (ajout) sont très utiles pour modifier la colorimétrie d’une photo comme illustré dans cet article.

Groupe contraste : 13 à 19

Incrustation, lumière tamisée, lumière crue, lumière vive, lumière linéaire, lumière ponctuelle, mélange maximal.
Ces modes contrastent l’image. Ils combinent les deux groupes précédents en assombrissant les pixels les plus sombres et en éclaircissant les plus clairs.

Les deux premiers modes sont les plus utilisés en photo. Ils permettent notamment de peindre en blanc sans déborder sur du noir ou l’inverse sur un masque. Ils sont également très utiles pour renforcer les couleurs d’une photo.
On peut aussi utiliser le mode lumière tamisée pour créer un effet de lumière avec un pinceau qui applique un motif de rayon lumineux ou de soleil comme illustré ici.

A l’exception de mélange maximal, si on applique un de ces modes à un calque rempli de gris moyen (RVB 128.128.128), il ne se passe… Rien ! On dit que le gris est neutre ou transparent pour ces modes : il n’est ni éclairci, ni assombri et au milieu du gradient, la luminosité ne change pas. En revanche on voit que la couleur est incorporée. C’est une propriété que l’on utilise notamment pour apporter localement de la couleur et de la lumière : c’est la technique de color dodge détaillée ici. En bref, on ajoute un calque rempli uniformément de gris 50% (RVB 128 128 128, ou bien teinte indifférente, saturation 0, luminosité 50, ou bien encore #808080). Le plus simple c’est d’utiliser la fonction Edition > Remplir et choisir 50% de gris, ou son raccourci clavier Maj F5. Sur ce calque gris, on peint avec un pinceau en mode lumière linéaire avec une couleur de luminosité 100% et un flux et une dureté très faible

Attention !Les différents modes d’assombrissement et d’éclaircissement, et donc de contraste, affectent plus ou moins la saturation.

Groupe comparaison et inversion : 20 à 23

Différence, exclusion, soustraction, division
Le mode différence affiche en noir tout ce qui est identique entre deux calques. Il est très utile pour aligner manuellement deux calques.
Le mode exclusion fait la même chose mais les pixels gris restent gris. En pratique on ne s’en sert quasiment jamais en photo.
Le mode soustraction est parfois utilisé pour enlever des pixels chauds ou une couleur particulière.
Le mode division est très pratique pour neutraliser une dominante de couleur : on sélectionne avec la pipette de couleur une zone qui devrait être blanche ou gris neutre mais qui ne l’est pas, on ajoute un calque rempli de cette couleur unie que l’on passe en mode division. On peut si nécessaire en ajuster l’opacité.

Groupe TSL : 24 à 27

Teinte, saturation, couleur, luminosité
Ce groupe a ceci de particulier que le calcul ne se fait pas sur les valeurs RVB de chaque couche prises individuellement mais sur les valeurs TSL de la résultante des 3 couches. Les notions de teinte, de couleur, de saturation sont un peu particulières dans photoshop. Elles sont abordées dans cet article.
Ces modes sont très utiles pour choisir de conserver ou de modifier la teinte (T), la saturation (S), la couleur (T et S) et la luminosité (L) d’un calque en fonction d’un autre.
Teinte : conserve la teinte du calque du dessus, la saturation et la luminosité de celui du dessous. Permet de modifier une teinte en gardant la structure (détails, ombres) d’un élément.
Saturation : conserve la saturation du calque du dessus, la teinte et la luminosité de celui du dessous. Utile pour égaliser la saturation sur différentes zones d’une photo (comme sur un visage par exemple).
Couleur : conserve teinte ET saturation du calque du dessus, luminosité du calque du dessous. Utile également pour changer la couleur d’un élément, mais également pour transformer une image couleur en noir et blanc : il suffit d’ajouter en mode couleur un calque de n’importe quelle couleur mais de saturation 0.
Luminosité : conserve la luminosité du calque du dessus, teinte et saturation de celui du dessous. Lorsqu’avec une courbe on modifie la luminosité d’une image, cela affecte également la saturation. Mais on peut passer la courbe en mode luminosité et dans ce cas seule la luminosité est modifiée, la teinte et la saturation restent aux valeurs du calque du dessous (donc la photo).

Opacité et fond

En règle générale, les curseurs fond et opacité que l’on trouve en haut du panneau des calques ont les mêmes effets sur la transparence d’un calque. Mais ce n’est pas le cas pour 8 des 27 modes de fusion :

– Densité couleur + et –
– Densité linéaire + et –
– Lumière vive
– Lumière linéaire
– Mélange maximal
– Différence

Jouez avec les curseurs pour voir l’effet ! C’est particulièrement intéressant lorsque l’on utilise les modes de fusion qui modifient la couleur.

Tester facilement les différents modes de fusion

Difficile de retenir l’effet des 27 modes de fusion, sans même parler des formules ! Mais on peut les tester facilement : en passant la souris sur les différents modes de fusion, on a une vision en direct du résultat. Attention cependant, il est fréquent qu’on diminue l’opacité ou le fond d’un effet en photo pour obtenir un résultat équilibré.

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