Dodge and burn est une technique qui corrige localement l’exposition, renforce le relief pour donner du peps à une image. Souvent abrégé en D&B cette technique peut être utilisée dans lightroom comme dans photoshop
Historiquement, cette technique a été inventée du temps de la photo argentique. Des caches étaient utilisés sous l’agrandisseur pour augmenter l’exposition (Dodge) ou la diminuer (Burn) sur certaines zones.
En photo numérique, ce traitement est effectué de façon logicielle.
Dodge = Eclaircir
Burn = Assombrir

La photo ci-contre a été prise à Lanzarote, dans le magnifique parc des volcans de Timanfaya. Ce parc ne se visite qu’en car et ce car a hélas des vitres teintées en vert ! Voici à quoi ressemble le raw pris à travers la vitre et en roulant😒.
Correction de la balance des blancs


La première étape du développement est réalisée dans lightroom avec comme premier objectif d’équilibrer cette balance des blancs. Au niveau du traitement global, on ne peut guère faire plus pour donner du relief, de la profondeur à cette image.
Le résultat est déjà plus satisfaisant mais l’image est assez plate, le jeu des lumières sur les volcans ne rend pas la sensation de ce jour là. Le dodge & burn permet d’accentuer les reliefs. On peut le réaliser dans lightroom ou dans photoshop.
Dodge & burn dans lightroom avec des masques

Les dernières versions de lightroom ont apporté des améliorations remarquables pour travailler avec des masques.
Dans ce premier exemple, je vais essayer d’apporter de la lumière sur les herbes sèches du premier plan. On peut le faire de différentes manières (toujours avec des masques).
En cliquant sur l’icone de création de masques (1), j’ajoute un masque et je sélectionne le pinceau. Même en cochant la case masquage automatique (2) qui détecte les changements de contraste au bord du pinceau, le masque est très imprécis et cette sélection est très imparfaite. Si j’ajoute du blanc et que je monte un peu l’exposition, des zones plus sombres entre les herbes sont affectées par ce réglage (ellipses rouges).
Les dernières versions de lightroom ont apporté des améliorations remarquables pour travailler avec des masques.
Dans ce premier exemple, je vais essayer d’apporter de la lumière sur les herbes sèches du premier plan. On peut le faire de différentes manières (toujours avec des masques).
En cliquant sur l’icone de création de masques (1), j’ajoute un masque et je sélectionne le pinceau. Même en cochant la case masquage automatique (2) qui détecte les changements de contraste au bord du pinceau, le masque est très imprécis et cette sélection est imparfaite. Si j’ajoute du blanc et que je monte un peu l’exposition, des zones plus sombres entre les herbes sont affectées par ce réglage (ellipses rouges). Les coups de pinceaux se voient, les transitions entre les zones traitées ou non sont brusques, et.. C’est moche ! Pour éviter ça, on va utiliser un masque de luminance.

Les masques de luminance permettent de sélectionner une plage de luminosité. Le panneau affiche une barre qui représente la luminosité, depuis les zones sombres à gauche, aux claires à droite.
On dispose de 4 curseurs: Deux triangles, situés à l’extrémité et à l’extérieur de cette barre (1 et 3) . Il définissent la limite de la zone sélectionnée. Aucun ton plus sombre que le 1 ou plus clair que le 3 ne sera sélectionné.
Deux curseurs, 2 et 4, ne sont pas immédiatement visibles. Il faut approcher la souris sur le petit côté de la barre pour les voir apparaitre. Je conseille ++ de commencer par les bouger, au moins un peu, avant de régler les autres curseurs car sinon ils ne sont pas toujours facile à attraper. Ces deux curseurs règlent la transition entre les tons qui seont sélectionnés à 100% et ceux qui ne le seront pas du tout.
En affichant l’incrustation du masque, ou bien la carte de luminance dans le panneau du masque, on règle les 4 cuseurs de façon à sélectionner les herbes mais pas ce qui est à côté. On voit que ce réglage sélectionne aussi d’autres zones de l’image.

Pour ne garder que les herbes, je sélectionne le masque de luminance lum+ que je viens de créer, et en appuyant sur la touche alt du clavier, les boutons ajouter ou soustraire sont remplacer par intersection. Je choisis pinceau, et je viens peindre sur les herbes. Cette fois il ne reste plus que les herbes. Je peux corriger localement avec ce masque la luminosité la teinte, la texture…
Ce serait plus simple de faire une intersection entre le masque de luminance et le précédent déjà créé. Ce n’est hélas pas (encore ?) possible avec la version 13.3 de LR en 2024.
Sur ce masque, j’aurais aussi pu corriger la lumière sur les volcans, en peignant sur les zones d’intérêt, pour autant que la correction à apporter sur les herbes et sur les volcans est la même.
Sinon, on peut créer autant de masques que nécessaire pour corriger chaque zone séparément.

De la même façon, on peut créer des masques pour sélectionner des tons sombres.

Dodge and burn avec photoshop
Après avoir réglé la balance des blancs et l’exposition de façon globale dans lightroom, j’ouvre cette photo dans photoshop. Par habitude, je l’ouvre toujours en tant qu’objet dynamique pour pouvoir revenir sur les réglages sur le raw si nécessaire.
Avant de corriger l’exposition localement, je commence par corriger la courbure de la mer et par augmenter la hauteur de la mer et du ciel pour rééquilibrer l’image. Cadrer en appuyant complètement l’objectif contre la vitre du car pour éviter les reflets ne permet pas de faire ce que l’on souhaite à la prise de vue !
Pour cela, avec l’outil de recadrage, j’agrandis l’image par le haut seulement, je copie la bande de ciel et de mer. Je transforme ce calque en objet dynamique pour pouvoir revenir sur le réglage et avec l’outil transformation, j’étire la bande copiée vers le haut et je la redresse. En faisant cela j’ai étiré aussi légèrement le haut du volcan. J’aurais pu masquer cette partie mais j’ai choisi de la garder comme ça.
Création des masques de luminosité
Comme dans lightroom, pour que les transitions entre les zones corrigées et le reste soient progressives, on commence par sélectionner les zones à traiter par leur luminosité. On crée deux masques : un pour les 50% de tons les plus sombres et pour pour les 50% de tons les plus clairs.

La façon la plus simple de sélectionner les 50% de tons les plus clairs dans une image, c’est d’aller sur le panneau des couches, de maintenir la touche ctrl enfoncée (un rectangle pointillé s’ajoute au curseur en forme de main) et de cliquer sur la vignette de la couche RVB. Les zones sélectionnées s’affichent en pointillé, qui correspond à une sélection.
On revient sur le panneau des calques et on ajoute une courbe avec le bouton situé en bas du panneau. Celle-ci se crée par défaut avec un masque blanc, mais si une sélection est active, comme c’est le cas ici, cette sélection est placée dans le masque. Alt clic sur ce masque l’affiche à gauche (alt clic de nouveau rétablit l’image couleur). C’est une image en niveaux de gris. Comme pour tout masque, ce qui est blanc laisse passer l’information du calque (de remplissage ou de réglage) situé à sa gauche, ce qui est noir le masque et ce qui est gris le cache en partie.
Pour sélectionner les 50% de tons sombres, il suffit d’inverser ce masque. Pour cela, on duplique la courbe qu’on vient de créer, on sélectionne le masque et on l’inverse (ctrl i, i comme inverser).
Il faut maintenant modifier ces deux courbes qui pour le moment ne font rien.
Bien que ces paramètres puissent être évidemment modifiés, ceux-ci fonctionnent bien dans la majorité de cas :
– sur la courbe à gauche des tons clairs, ajouter un point au milieu et mettre ses coordonnées à 124 en entrée, 192 en sortie.
– pour la courbes des tons sombres, les coordonnées sont 124 en entrée et 60 en sortie
Si on s’arrête là, l’image est horrible car les réglages des courbes s’appliquent sur tous les tons. Pour éviter cela, on va masquer les masques et ne révéler que certaines zones.


Pour chacune des deux courbes, on crée un dossier : sélection de la courbe puis clic droit dans la zone vide à côté du nom de la courbe et « nouveau groupe » ou plus simple : ctrl G.
Sur chacun de ces deux groupes on ajoute un masque noir : on sélectionne le groupe, et on clique sur l’icone de masque en bas du panneau des calques tout en maintenant la touche alt enfoncée. Ou sinon on ajoute un masque blanc et on l’inverse (ctrl i).
L’image qui s’affiche est identique à celle qu’on avait avant d’avoir réglé les deux courbes.
On va maintenant peindre en blanc sur le masque de ces deux groupes, pour révéler localement l’effet de la courbe et de son masque qu’il contient. Pour que l’effet de la courbe soit appliqué à une zone de l’image, il faut que sur cette zone, ET le masque du groupe ET le masque de la courbe soient blancs ou gris. Les deux masques s’additionnent. Le masque de la courbe assure les transitions douces car dans l’image de départ il n’y aucune cassure entre les tons sombres et les tons clairs, on passe progressivement des uns aux autres. Le masque du groupe n’applique l’effet de localement.
Pour peindre, on règle le pinceau sur le blanc, avec un flux très faible : 1% et un contour très progressif. Il est préférable en effet de repasser plusieurs fois sur une zone que d’avoir un coup de pinceau trop visible.
Pour faire un peu de nettoyage à la fin, je regroupe tout ce qui concerne le dodge & burn dans un unique dossier. En cliquant sur la vignette de visibilité de ce groupe, je peux voir l’effet et le corriger si nécessaire. Ici par exemple, je trouvais l’effet sur les tons sombres trop marqué. J’ai donc corrigé le réglage de la courbe correspondante.
Les réglages indiqués ci-dessus pour les masques de luminosité et pour les courbes conviennent dans la majorité des cas. Comme cela prend un peu de temps de créer ces courbes, ces masques et ces dossiers à chaque fois qu’on s’en sert (très souvent !), on peut créer une action qui permet de les créer en un clic et une seconde.
Parfois, en particulier sur des photos à la base très sombres ou très lumineuses, ces masques de luminosité peuvent ne pas être adaptés. On peut les modifier : ce sont des images, constituées de pixels. On ne peut cependant pas le faire en ajoutant un calque de réglage, il faut le faire en sélectionnant le masque puis par le menu image > réglage> niveaux, ce qui modifie directement les pixels.
On peut également créer les masques sur des plages de luminosité bien plus réduites (c’est rarement utile pour ça). il y a des plugins très pratiques, comme celui de Tony Kuiper. La version qui ne comporte que les masques de luminosité est gratuite.


La création des masques de luminosité rangés dans leurs dossiers, eux même masqués étant un peu répétitive, c’et pratique d’utiliser une action pour automatiser cela. Vous pouvez télécharger celle que j’utilise ci-contre.