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Objet Dynamique

photoshop niveau débutant Un objet dynamique est un calque particulier, une « boite » qui peut contenir un ou plusieurs types de documents, de fichiers, y compris des raw. C’est une fonctionnalité puissante qui permet de travailler de manière non destructive.

Différences entre un calque « normal » et un objet dynamique

Dans photoshop, les calques sont soit des calques de pixels qui contiennent un dessin ou une image, soit des calques de réglage qui modifient l’exposition, la couleur ou autre paramètre.
Les objets dynamiques sont également présents dans le panneau des calques mais pourtant ce ne sont pas des calques à proprement parler. Ce sont des containers, des boites qui contiennent d’autres documents.

Un calque d’objet dynamique est identifié dans photoshop par ce symbole en bas à droit de la vignette du calque : calque objet dynamique

En photographie, ce qu’on met le plus souvent dans ces objets dynamiques, c’est un fichier raw venant de lightroom classic (LRC) ou de Camera raw (CR), nous y reviendrons. Mais c’est loin d’être le seul type de documents que l’on peut y mettre.

Un objet dynamique (OD) peut en effet contenir :
– un fichier raw.
– une image (pixellisée)
– une pile de fichiers raw ou pixellisés, ce qu’on utilise par exemple en astrophotographie pour réduire le bruit numérique en moyennant plusieurs images.
– un objet dynamique ! On peut en effet avoir des « poupées russes » d’objets dynamiques encapsulés les uns dans les autres.
– un fichier externe, par exemple une signature, un dessin ou une image au format png, jpeg, tiff… mais aussi du texte, un pdf
– des fichiers vidéo ou des animations
– des fichiers créés dans photoshop comme des soleils, des rayons…
– des fichiers 3D
– des images vectorielles provenant d’autres applications comme Illustrator
– et surement encore d’autres choses !

On incorpore dans un document ouvert un fichier externe (autre qu’un raw) en tant qu’objet dynamique par le menu Fichier > Importer et incorporer. Il apparait en tant que nouveau calque d’objet dynamique dans le document.

Intérêt des objets dynamiques

L’intérêt majeur des objets dynamiques est de permettre de travailler de façon non destructive. En effet, l’objet dynamique conserve une version de l’image originale non altérée. Il fait un lien vers l’image source plutôt que d’incorporer les données directement dans le fichier. Photoshop enregistre les instructions mathématiques associées à l’opération effectuée et les applique sur une image virtuelle qui est celle que l’on voit à l’écran et qui tient compte de l’ensemble des calques visibles mais il ne les applique pas directement sur l’OD

Quand on double clique sur un objet dynamique, ça l’ouvre dans un onglet séparé. Si c’est une image au format raw venant de LRC ou de CR, ça l’ouvre dans CR et on peut ainsi modifier directement le raw.
Si c’est une pile d’images, celle-ci s’ouvre dans un nouvel onglet. On y fait les modifications souhaitées et quand on enregistre cet onglet, les modifications se répercutent dans le document qui contient cet objet dynamique.

Si on incorpore dans un objet dynamique des fichiers externes, comme un dessin, une vidéo ou une autre image, quand on met à jour ce fichier externe, cette mise à jour se répercute dans l’objet dynamique qui le contient.

Un objet dynamique peut être déplacé d’un document à un autre en conservant toutes ses propriétés, ce qui facilite le réemploi d’éléments dans différents projets sans perte de qualité ni destruction des modifications appliquées.
Un même objet dynamique peut être dupliqué et modifié différemment dans un document. Un exemple de cette utilisation pour appliquer deux profils différents à une même photo est illustré sur cette page.

Si on crée un objet dynamique à partir d’un calque de texte, on peut l’éditer à tout moment.On peut ainsi appliquer des effets ou des transformations au calque de texte sans le pixelliser, et revenir plus tard pour modifier le texte lui-même tout en conservant les modifications appliquées.

On peut aussi importer une séquence vidéo ou une animation (même un fichier GIF) en tant qu’objet dynamique dans photoshop. Cela permet d’appliquer des effets ou d’ajuster la vidéo dans Photoshop sans altérer l’original.

Voyons maintenant plus en détails les avantages de travailler avec un objet dynamique dans le cadre du développement d’une photo à partir d’un fichier raw.

Ouvrir un fichier raw en tant qu’objet dynamique

C’est l’utilisation la plus fréquente des photographes.

Un fichier raw est un fichier numérique, ce n’est PAS encore une image. Pour que cela le devienne, il faut que lightroom ou Camera raw (ou autre logiciel de dématriçage) traduise ces chiffres et signes cabalistiques en pixels visibles. Cette étape est obligatoire pour que photoshop voie une image à partir d’un raw, il ne sait pas faire cette étape, raison pour laquelle camera raw est un module indissociable de photoshop.
Si on ouvre directement un raw dans photoshop, depuis l’explorateur (finder) ou depuis bridge, c’est camera raw qui s’ouvre. Si on a déjà fait cette « traduction » du raw en image dans lightroom classique et qu’on l’envoie dans photoshop, CR ne recommence pas cette opération, PS s’ouvre directement.

Pour faire cette traduction, ce dématriçage, LRC ou CR appliquent un profil de développement. C’est en quelque sorte une « recette » qui indique par exemple si il faut accentuer plus les verts que les jaunes, accentuer ou diminuer le contraste… Certains sont fournis par Adobe (Adobe couleur, portrait, paysage, éclatant…) d’autres sont liés à la marque de votre boitier.

Quand on a fait les premiers réglages (ou plus !) dans LRC ou CR, pour poursuivre le développement dans photoshop on a le choix entre deux possibilités :
– ouvrir l’image directement dans photoshop. C’est l’option « ouvrir » en bas de la fenêtre de Camera raw, ou bien clic droit sur l’image dans LRC > modifier dans > modifier dans photoshop (raccourci ctrl E). Dans les deux cas c’est une « traduction » du raw en pixels qui s’ouvre dans photoshop. On ne peut plus ensuite par exemple modifier le profil de développement, ou intervenir sur le raw directement pour récupérer les hautes lumières ou déboucher les ombres. On pourra le faire sur l’image traduite mais le raw contient toujours plus d’informations en particulier dans les tons sombres et les hautes lumières que les images « traduites ».
– ouvrir l’image en tant qu’objet dynamique. C’est l’option « ouvrir comme objet dans Camera raw, ou clic droit > modifier dans >ouvrir en tant qu’objet dynamique dans LRC. Dans ce cas, le raw est encapsulé dans ce type de calque particulier qu’est un objet dynamique. Si on double clique sur cet objet dynamique, Camera raw s’ouvre et on peut revenir sur les réglages du raw. Même si l’image vient de lightroom, c’est camera raw qui s’ouvre.

Dans les premières versions de photoshop, les calques n’existaient pas (les photos numériques non plus !). Tout le travail se faisait directement en modifiant les pixels de l’image. Ce flux de travail est destructif car l’image initiale est perdue, on ne peut pas revenir en arrière.
L’introduction de la notion de calque avec la version 3 en 1994 a été une grande avancée mais ce n’est qu’en 2005, avec la version CS2 que les objets dynamiques ont révolutionné le flux de travail en permettant des modifications non destructives : l’image d’origine reste intacte et les modifications peuvent être annulées ou modifiées à tout moment. En voici deux utilisations majeures ci-dessous.

Un raw n'est PAS une image !
Un raw n’est PAS une image !

Ouvrir une image et la convertir en objet dynamique

Quand on ouvre une image sans préciser « en tant qu’objet dynamique », c’est un calque de pixels qui s’ouvre dans photoshop. Il intègre les différents réglages qui ont été faits sur le raw. Mais ni photoshop, ni aucun logiciel, n’est capable de recréer le fichier raw à partir de ce calque. La traduction du raw vers l’image qui a été faite est irréversible. Si on veut changer de profil de développement par exemple, il faut repartir du raw (qu’il faut TOUJOURS garder !).

Et pourtant, si on fait un clic droit à côté de la vignette de ce calque, on peut le transformer en objet dynamique ! Alors à quoi cela sert-il et qu’est-ce qu’il y a dedans ?

Cette conversion d’un calque de pixels en objet dynamique est très intéressante à faire dès lors qu’on utilise des filtres ou qu’on a besoin de redimensionner, de redresser des perspectives ou autre comme on va le voir ci-dessous car cela permet de revenir en arrière à tout moment. Mais cet objet dynamique ne contient pas le raw. C’est un OD qui contient un calque de pixels.
De même si à un moment du développement, on a pixellisé un OD qui contenait un raw, on peut de nouveau convertir en OD mais là encore la pixellisation aura fait perdre le raw.

Filtres dynamiques

Filtre dynamique
Filtre dynamique

Sur cette photo j’ai voulu mettre en relief le renne en floutant un peu l’arrière plan avec un flou de profondeur de champ.
La photo est ouverte en tant qu’objet dynamique dans photoshop comme indiqué par le sigle sur la vignette du calque.
Après avoir sélectionné le renne et l’avoir copié sur son propre calque, j’ai appliqué le filtre de flou sur l’image originale. Les deux petits ronds à droite de la vignette indiquent qu’un ou plusieurs filtres sont appliqués, et en faisant un clic droit dessus on peut les désactiver ou carrément les supprimer.
Ce filtre apparait sous un masque qui dans le panneau des masques a le nom de « masque filtrant ». Ce masque n’est pas à droite de l’OD comme un masque classique. Si je peins dessus avec un pinceau noir, je ne masque pas l’OD mais l’effet du filtre sur l’OD. Ici je ne veux pas ajouter du flou en avant du renne et j’ai donc masqué les rochers de devant.
Si j’ajoute un second filtre sur ce même calque, il viendra s’ajouter en dessous mais le masque filtrant est valable pour l’ensemble des masques. Si on veut les appliquer de façons différencielle, il faut dupliquer l’OD et appliquer un filtre sur chaque copie.

Le gros avantage, outre le fait de pouvoir masquer l’effet du filtre sur une partie de la photo, c’est de pouvoir revenir sur le filtre pour en modifier les réglages. Il suffit de double cliquer sur le nom du filtre et cela ouvre la fenêtre de ses paramètres. Si je supprime le filtre, je retrouve la photo de départ

Modifier la taille d’une image sans perte de qualité

Ci dessous, j’ai envoyé dans photoshop la même photo de la belle cathédrale de Tromso en Norvège qui fait 6000 x 4000 pixels comme calque de pixel, ou comme objet dynamique.
Dans les deux cas, par le menu image > taille de l’image, j’ai réduit la taille à 600 x 400 pixels et enregistré. J’ai ensuite réagrandi l’image à la taille de départ par la même fonction.
On voit qu’au centre, sur un agrandissement à 100%, cette opération sur l’image pixellisée a eu des résultats catastrophiques, alors que la même opération faite sur l’objet dynamique a complètement préservé la qualité de départ.

En effet, quand on redimensionne, mais également quand on applique une déformation, rotation, distortion… a un OD, les modifications ne sont pas directement appliquées sur le fichier qui est encapsulé dans l’OD qui est préservé. Et on peut faire autant de modifications que l’on veut, on peut toujours revenir en arrière. Comme précisé plus haut, ceci est valable que l’OD contienne le raw de départ ou un calque de pixels (ou un autre type de document).
Si on pixellise l’OD, on fige ces modifications qui sont alors appliquées définitivement et on ne peut plus revenir en arrière.

La cathédrale de Tromso
La cathédrale de Tromso
Redimensionnement sans OD
Redimensionnement sans OD
Redimensionnemet d'un OD
Redimensionnemet d’un OD

Une pile de calques dans un objet dynamique

Effet Muhlhoff
Effet Muhlhoff

En astrophotographie, ou pour des effets créatifs, on peut avoir besoin d’empiler des images et en faire une moyenne.
En astrophoto, cela sert à renforcer le signal bruit en empilant X photos du même objet peu lumineux du ciel profond, comme une nébuleuse ou une galaxie.

Pour cela, on ouvre les différents fichiers à empiler, soit en tant que calques de pixels (plus facile si on a besoin d’aligner les images), soit en tant que calques d’objet dynamique. Suivant la puissance de la machine dont on dispose, on peut empiler ainsi de nombreux calques ! On les sélectionne, et par le menu calques > objets dynamiques > convertir en objet dynamique, on crée un seul objet dynamique. Sur celui-ci on peut faire différentes opérations, en particulier faire leur moyenne par le menu calques > objets dynamiques > modes d’empilement > médiane (par exemple).

Dans l’exemple ci-contre j’ai appliqué un effet créatif qui a été développé en particulier par Olivier Muhlhoff.
La méthode est décrite en détail dans un tuto d’Olivier Rocq.

En quelques mots, le principe est de prendre des photos en tournant autour de l’arbre, à la même distance du tronc et avec un point de repère pour la hauteur. On empile ensuite les calques, on les transforme en OD et on fait leur médiane.

Limites des objets dynamiques contenant un fichier raw

Idéalement, on voudrait pouvoir toujours travailler de façon non destructive dans photoshop pour avoir un droit à l’erreur et pouvoir revenir sur le raw.
On peut ajouter autant de calques de réglage (luminosité, courbe, saturation…) que l’on souhaite au dessus d’un OD contenant un raw. Si on modifie le raw, il faudra peut être remodifier ces calques de réglage pour les ajuster mais on peut le faire.

Mais si je supprime un personnage ou une voiture en ajoutant un calque vide au dessus du calque d’OD PUIS que je modifie le raw en double cliquant sur l’OD pour le réouvrir dans CR, ça risque fort de laisser des traces
Par exemple, sur la photo de la cathédrale de Tromso ci-dessus, j’ai supprimé une voiture et son ombre, et quelques autres éléments, puis j’ai changé la balance des blancs et la vibrance du raw. Voilà le résultat !
On voit des zones d’une couleur différente correspondant aux zones supprimées : quand on supprime quelque chose en réalité on ajoute au dessus des pixels « en négatif » qui viennent recouvrir la zone supprimée. Et ceux ci ne sont pas modifiés quand on modifie le raw en dessous.

Ceci concerne essentiellement :
– toutes les suppressions d’éléments, quel que soit l’outil utilisé (outil suppression, tampon, correcteur, correcteur localisé…)
– le pinceau mélangeur qui comme son nom l’indique mélange des pixels
– les vieux outils de photoshop, développés avant même l’arrivée des calques et bien avant les objects dynamiques. Par exemple, l’outil doigt, éponge, densité + et -, la gomme…
En gros, tout ce qui n’est pas un calque de réglage…

Modification du raw après suppression d'un élément
Modification du raw après suppression d’un élément

En résumé

Objet dynamique c’est un mot un peu intimidant pour un outil extrêment polyvalent et puissant de photoshop.
A de très rares exceptions près, je n’ouvre jamais une photo en tant que calque de pixels dans photoshop mais toujours en tant qu’objet dynamique. Même si en fait je n’ai plus besoin de revenir sur le raw par la suite, je garde cette possilbité, ce qui me gagne globalement du temps. Depuis que je j’utilise photoshop (1990…) j’ai vu une évolution considérable de ce logiciel et j’ai aussi beaucoup progressé dans mon utilisation de ce logiciel et dans le développement de mes photos. Je me félicite souvent de n’avoir pas jeté de vieilles photos car en progressant et avec les nouvelles fonctions ajoutées par Adobe, je récupère des images que je pensais devoir jeter. En tous cas, mon conseil c’est de ne jamais jeter le raw, même une fois qu’on pense avoir complètement terminé un développement.

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