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Flux de travail entre lightroom et photoshop

Lightroom classic (LRC) et Photoshop (PS) sont faits pour travailler ensemble. Mais pour exploiter au mieux leur complémentarité, il y a quelques points à connaître.

Je pars du principe que si vous lisez ces pages c’est que êtes un photographe qui exploite au mieux son matériel et donc que vous photographiez en raw, pas en jpeg. Quand on importe ses photos sur son ordinateur, la première étape c’est de lire le fichier raw.

Lire le fichier raw : Camera raw ou lightroom ?

Photoshop (PS) peut travailler sans lightroom (LRC). Mais pour partir d’un fichier raw, PS a besoin d’un « traducteur » qui convertisse les données numériques en pixels visibles, ce qu’on appelle en jargon le dématriçage. Si on n’utilise pas LRC et qu’on ouvre un fichier raw dans PS directement, depuis l’explorateur (le finder sur mac), c’est Camera raw (CR) qui s’ouvre pour faire cette traduction. CR est un module de PS : on ne peut pas l’ouvrir indépendamment de PS, contrairement à LRC qui peut fonctionner sans PS.
CR et LRC utilisent le même « moteur », les mêmes algorithmes. Le module développement de LRC et CR ont exactement les mêmes fonctions et on ne fait pas plus avec l’un ou avec l’autre. Bizarrement, la présentation des deux modules diffère un peu, les mêmes fonctions n’ont pas toujours exactement le même nom alors que le résultat est identique. Dès que CR est mis à jour, dans les heures ou les jours qui suivent Adobe propose la même mise à jour pour LRC.

Il y a des réglages qu’on ne peut faire QUE sur le fichier raw. Le fichier raw est celui contient le plus d’information et dès qu’on fige la traduction des données numériques en pixels, on ne peut plus revenir en arrière.
On a vu que le même fichier raw peut être « interprété » de différentes façons suivant le profil qu’on utilise. Un profil linéaire et un profil Adobe couleur par exemple ne donneront pas le même rendu. Il est important de le comprendre car cela a des conséquences importantes sur le flux de travail comme on va le voir.
On cherche toujours à avoir un flux dit « non destructif » le plus longtemps possible quand on développe ses photos. Non destructif, c’est à dire qu’on peut revenir en arrière sans avoir besoin de tout refaire de zéro.

Il y a deux manières d’envoyer une photo de LRC vers PS :

  • En tant que pixels : c’est l’option « modifier dans photoshop 2024 » (ou autre numéro de version)
    Ce qui est envoyé c’est la « traduction », autrement dit c’est un calque de pixels correspondant au fichier raw traduit par un profil donné (Adobe couleur, paysage, portrait, linéaire, monochrome….) et avec les corrections déjà faites dans LR (luminosité, couleurs, masques… ).
  • En tant qu’objet dynamique : c’est l’option « ouvrir en tant qu’objet dynamique dans photoshop ». Ce qui est envoyé dans PS c’est le raw lui même, encapsulé dans un objet dynamique. Il est envoyé également avec toutes les modifications déjà faites dans LR. Mais dans PS, on peut encore modifier le raw en double cliquant sur le calque d’objet dynamique, ce qui ouvre CR et redonne la main sur toutes les données du fichier raw de départ.
  • NB : si on ouvre directement un raw avec PS, c’est CR qui s’ouvre et quand on a fini les modifications souhaitées, pour l’ouvrir dans PS en tant qu’objet dynamique afin de pouvoir revenir sur le traitement du raw par la suite, en bas de la fenêtre de CR il faut choisir dans le menu déroulant « ouvrir un objet ». Si on choisit « ouvrir », c’est un calque de pixels qui est ouvert dans PS.

Ouvrir en tant qu’objet dynamique

Quand on ouvre la photo en tant qu’objet dynamique (OD), que ce soit depuis LRC ou depuis CR, PS l’indique en ajoutant une petite icone en bas à droite de la vignette du calque.
Je peux ajouter des filtres sur cet objet dynamique. Dans l’exemple ci-contre c’est un filtre qui ajoute de la netteté (Topaze sharpen). Le filtre ne modifie pas directement le calque : il s’applique comme un filtre dynamique, accroché à l’OD et l’avantage c’est que je peux à tout moment revenir sur les paramètres du filtre et les modifier. En fait, le filtre écrit sous forme NUMERIQUE quelque chose du genre « tu assombris le pixel à la position A, tu éclaircis le pixel B » mais cette instruction n’est appliquée que pour visualiser le raw. Si je modifie le filtre, ce sont les instructions qui sont modifiées.

Modifier le raw

Si on fait un double clic sur la vignette de l’OD, c’est le module de dématriçage de PS qui s’ouvre, autrement dit Camera raw. Il s’ouvre avec toutes les modifications qu’on a faites dans lightroom avant d’envoyer le fichier dans PS, que ce soient les modifications globales de lumière ou de couleur, mais aussi tous les masques qu’on a pu créer dans LRC, aussi complexes soient ils. On peut là encore modifier de nouveau tout ce que l’on souhaite. Ces modifications vont s’ajouter à celles déjà faites, pas les remplacer.

Ajouter des calques de réglages

Certains réglages peuvent être faits dans LR comme dans PS mais lorsqu’il faut utiliser des masques pour que le réglage ne s’applique qu’à une partie de l’image, PS est beaucoup plus puissant, on a bien plus d’outils à notre disposition pour faire des masques précis, pour les corriger.

Il y a des modifications dans PS qui ne sont pas destructives :
Le fait d’ajouter des calques de réglage par exemple, ici pour assombrir le fond et pour réchauffer les couleurs du chevreuil ne modifient en rien le raw.

Il y a des modifications qui sans être destructives sont à faire en dernier :
Pour supprimer la tache violette en bas (un flare) j’ai ajouté un calque vide et utilisé l’outil supprimer. Ce calque vient au dessus des autres et lui non plus ne modifie pas le raw. En revanche, si je modifie les réglages du raw en double cliquant sur l’OD pour l’ouvrir dans CR ou si je modifie la courbe qui assombrit le fond, il faudra refaire la suppression du flare. En effet cet outil de suppression n’écrit pas des instructions numériques : il ajoute des pixels qui viennent faire la correction. Ces pixels sont ajoutés en tenant compte de tous les calques qui sont empilés en dessous.
Ce genre de correction doit donc être fait une fois que l’on est certain de ne pas avoir à modifier les calques situés en dessous (on peut en revanche en ajouter encore au dessus).

Et il y a des modifications destructives :
Si à un moment donné j’ai besoin de créer une copie fusionnée de tous les calques (avec le raccourci qui tue à 4 doigts : ctrl maj alt E !), cette copie c’est un calque de PIXELS. Si je modifie les réglages sur les calques situés en dessous, cela n’aura aucun effet).

Enregistrer le travail fait dans Photoshop et revenir dans Lightroom

Une fois le travail terminé dans photoshop il suffit de l’enregistrer (ctrl S), sous format TIFF, PSD ou PSD pour qu’il se retrouve automatiquement dans LRC, à côté du fichier d’origine.
Dans la bibliothèque de LRC, on trouve donc deux fichiers : 1234.NEF par exemple, qui est le raw d’origine provenant d’un boitier Nikon, et 1234-modifier.psd qui est le fichier modifié dans photoshop.

Ici le _FLO1418.raf ne contient QUE le raw (raf est le format raw de Fujifilm), avec les modifications faites dans LRC. On peut à tout moment le modifier à nouveau ou bien l’utiliser comme base pour faire un nouveau développement dans photoshop.
Le fichier _Flo1418.TIF contient l’objet dynamique qu’on a envoyé initialement dans PS depuis LRC, mais également tous les calques de réglages, masques et autres traitements faits dans photoshop.
NB j’ai paramétré LR pour que le nom des fichiers modifiés dans photoshop doit xxx-edit.tif et non xxx-modifier.tif parce que c’est plus court (et c’est ce qui est fait dans les versions anglosaxonnes)


Retravailler le fichier modifié dans photoshop

On peut avoir envie ou besoin de reprendre un fichier qu’on a déjà développé dans LRC puis dans PS et qui est revenu dans LRC comme ci-dessus.
Ce qui est souvent énoncé comme une règle absolue c’est qu’il ne faut jamais retravailler le fichier dans LRC.

Ne jamais retravailler un xxx.psd dans LRC… quoique !
On peut nuancer cette règle : tout dépend de l’usage. Si je souhaite recadrer cette image en carré pour la publier sur instagram par exemple, le plus simple, c’est de créer une copie virtuelle du fichier 1234-modifier.psd et de faire la modification dessus.

Pourquoi ne faut-il pas retravailler dans LRC le fichier 1234-modifier.psd ?
Si je trouve que le fond est finalement trop sombre sur cette photo, je peux être tentée de l’éclaircir dans lightroom en faisant un masque pour sélectionner l’arrière plan.
Le fichier 1234-modifier.psd a beau contenir le fichier raw de départ, celui-ci est encapsulé et il n’est plus accessible à LRC.
L’image que je vois dans LRC, et sur laquelle je m’apprête à tort à travailler, c’est comme une copie fusionnée de tous les calques contenus dans le fichier psd, autrement dit une image pixellisée.
Si malgré tout je modifie ce fichier en ajoutant un masque d’arrière plan, je vais éclaircir une zone que j’avais auparavant assombrie ce qui entraine une perte de qualité.
Mais surtout, si je veux revenir sur le fichier photoshop pour modifier le réglage d’un filtre ou d’un calque de réglage, supprimer un autre élément gênant que je n’avais pas vu, je ne pourrai pas garder à la fois le contenu du fichier psd (les calques, filtres, masques…) et les modifications que je viens de faire dans LRC. Dans ce cas il faut reprendre le développement dans photoshop.

Comment reprendre le développement dans photoshop ?
Pour ouvrir de nouveau le fichier 1234-modifier.psd dans phtoshop et le retrouver exactement tel qu’on l’avait fermé, il suffit de faire un clic droit dessus et choisir cette fois « modifier dans adobe photoshop 2024 » (ou autre numéro de version) .
Il ne faut surtout pas cocher cette fois « ouvrir en tant qu’objet dynamique.
Une fenêtre de dialogue s’ouvre avec 3 choix :

Modifier l’original.
C’est celui qui permet de reprendre le développement dans photoshop là où on s’était arrêté.
Quand on enregistre et on a toujours 2 fichiers côte à côte dans LRC : 1234.nef et 1234-modifier.psd.

Modifier une copie
Ce qui s’ouvre dans photoshop c’est une copie du psd, avec tous les calques. On reprend également le développement là où on s’était arrêté mais à l’enregistrement un nouveau fichier est généré et dans LR on a alors 3 fichiers côte à côte : 1234.nef, 1234-modifier.psd et 1234-modifier2.psd

Modifier une copie avec les corrections Lightroom
Si on a quand même choisi (voir paragraphe précédent) de modifier dans LRC le fichier psd, cette option ouvre une copie de ce psd. Mais dans cette copie, on n’a plus le raw de départ, on a perdu tous les calques masques et réglages faits dans photoshop. en pratique, il n’y a aucun intérêt à utiliser cette option à mon avis.

1 commentaire pour “Flux de travail entre lightroom et photoshop”

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